IDEA - Document de travail no.8: "Bénéfices économiques potentiels de la Troisième Révolution Industrielle: opportunités et limites"
Un contexte "révolutionnaire"
Le 21 janvier 2016, le Ministère de l'Economie, en collaboration avec la Chambre de Commerce du Luxembourg et IMS Luxembourg, a lancé le processus participatif de l'étude stratégique de la Troisième Révolution Industrielle (TIR), qui visait à proposer des actions et des outils favorisant l'émergence d'une économie et d'une société intelligentes. Dix mois plus tard, l'étude en question a été présentée dans le cadre du Luxembourg Sustainability Forum 2016. Elle détaille des analyses ciblées sur 9 secteurs (énergie, mobilité, construction, alimentation, industrie, finance, économie intelligente, économie circulaire, prosommateurs et modèle social).
Des bénéfices économiques potentiels à clarifier
Le dernier chapitre de l'étude stratégique intitulé « Exploring the potential economic benefits of the Third Industrial Revolution innovation scenarios » (pp. 420-455) offre une analyse générale des opportunités et des étapes à suivre pour converger vers une économie « plus robuste, résiliente et durable ». Dans ce document de travail, nous nous concentrons sur cette partie de l'étude TIR, afin de souligner les nombreuses opportunités que le Grand-Duché gagnerait à intégrer dans sa stratégie économique mais aussi pour clarifier certains aspects macroéconomiques de cette étude.
Plus précisément, ce chapitre de l'étude TIR est une évaluation macroéconomique des bénéfices potentiels induits par le scénario TIR qui définit un cadre d'évaluation permettant de comparer deux scénarios (business-as-usual versus innovation TIR) sur la base d'un modèle visant à quantifier les bénéfices économiques. L'évaluation menée dans ce chapitre permet de mesurer les retombées économiques prospectives de l'efficacité énergétique et des ressources énergétiques renouvelables et les investissements nécessaires pour mettre en œuvre ces améliorations.
Diverses questions soulevées dans l'introduction du chapitre sont partiellement abordées : par exemple, la décroissance future de la formation brute de capital fixe serait contrecarrée par les investissements importants envisagés dans le scénario TIR. Le financement initial de ces investissements reste un élément à préciser.
Une vision à long terme plus qu'un outil de planification?
De cette analyse critique, découle une considération selon laquelle le scénario TIR apparaît comme une vision stratégique d'une économie à long terme et non comme un outil de planification, dans la mesure où ce scénario propose des investissements et projette des gains et des économies potentiels. La faible granularité de la vision stratégique n'est pas moins une faiblesse que le reflet d'une difficulté d'évaluation précise des coûts et opportunités futurs. En sus de ces limites, la vision TIR ne prend pas en compte la structure économique dans son ensemble : les mesures prises dans les différents domaines du scénario TIR ne présagent en rien des retombées économiques et des effets de déversement sur l'ensemble des secteurs de l'économie. Elles s'apparentent beaucoup plus à des best practices pour converger vers une économie robuste, ce qui en soi, a le mérite d'exister et de continuer à être débattu par l'ensemble des acteurs. Par ailleurs, il subsiste nombre de limites technologiques déjà mises en évidence par des experts. En outre, la question du creusement des inégalités est éludée.
Un « exercice » d'échanges de vue salvateur pour faire dessiner un futur « souhaitable »
En dépit de ces limites, il n'en reste pas moins que l'exercice dans sa globalité permet de réunir toute une palette d'individus : experts, décideurs publics, entrepreneurs, citoyens,... qui mènent, au travers de conférences, de projets, de comités de suivi, une réflexion sur les opportunités et les défis à long terme, et qu'en ce sens, la stratégie TIR a permis l'émergence d'une volonté commune de prendre part à la destinée du Grand-Duché.
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Source: Fondation IDEA